Prendre un café dans Le Sans Blague

Wes Anderson est mon cinéaste préféré. Je l’ai découvert avec The Royal Tenenbaums et depuis j’attends toujours avec impatience la sortie de ses films. Les points forts du réalisateur sont certainement l’atmosphère, l’esthétisme, le casting, l’alchimie entre les personnages et surtout la façon dont Anderson nous transporte dans un monde bien à lui. Un monde qui bien que fictif semble tellement réel grâce à tous ces petits détails auxquels il fait particulièrement attention.

Il y a près de deux ans maintenant, on a eu droit à la première bande-annonce de The French Dispatch of the Liberty, Kansas Evening Sun ou plus communément appelé The French Dispatch. Puis comme beaucoup de choses, la sortie a été reportée. Finalement c’est au mois de novembre 2021 que j’ai enfin découvert Wes Anderson’s love letter to journalists.

The French Dispatch, mon avis

Arthur Howitzer Jr, le rédacteur en chef du journal The French Dispatch, meurt subitement d'une crise cardiaque. Dans son testament, il demande que la publication du journal soit immédiatement suspendue après un dernier numéro d'adieu.

Comme un journal, le film est donc divisé en plusieurs histoires. Ou comme une pièce de théâtre en plusieurs actes. Certains un peu plus forts que d’autres. Ma seule critique serait qu’il se passe peut-être un peu trop de choses à la fois. C’est sans doute un film qu’il faut regarder 2 ou 3 fois pour comprendre tout ce qui se passe.

En tant que spectateur, on ne sait pas trop où on se situe. On est au Kansas dans une ville qui s’appelle Ennui-sur-Blasé, certains personnages parlent en français, d’autres en anglais. Cela peut être déroutant. Et pourtant Ennui-sur-Blasé semble réelle car c’est le type de ville que l’on connait tou.te.s. C’est assez typique des films d’Anderson car ils sont très visuels.

D’ailleurs en parlant de visuel, comment ne pas mentionner l’esthétisme. The French Dispatch s’inspire du New Yorker, et certains personnages et événements du film sont d’ailleurs basés sur des personnes réelles qui ont contribué au magazine. On retrouve la palette de Wes Anderson composée de tons chauds et pastels. Mais également beaucoup de scènes en noir et blanc. Les transitions sont assez importantes, tu ne t’ennuieras pas une seule seconde visuellement parlant.

L’histoire n’est pas aussi poignante que The Grand Budapest Hotel par exemple néanmoins The French Dispatch reste un film époustouflant. Et comme d’habitude le casting, avec des récurrents et quelques nouvelles têtes, est excellent!

The French Dispatch, l’exposition

Il y a quelques mois j’ai écouté un épisode du podcast de The Creative Boom dans lequel Katie Cowan interviewe Annie Atkins, graphic props designer (conceptrice d’accessoires graphiques). Ayant travaillé sur plusieurs films de Wes Anderson et Steven Spielberg, j’étais super intriguée par son expérience sur les plateaux, et surtout en quoi son travail consiste. J’ai trouvé cet épisode tout particulièrement intéressant. On ne se rend pas toujours compte de toute la production qu’un film implique. D’autant plus dans des œuvres à l’identité visuelle aussi forte que celles de Wes Anderson.

J’avais donc encore plus hâte de découvrir l’exposition au180 Studios afin de me plonger dans le monde du film The French Dispatch de Wes Anderson. Vu le prix (£10) je m’attendais à une voire deux pièces avec quelques props. Mais non. Je n’ai pas été déçue une seule seconde. Dès l’entrée, on est transporté à Ennui-sur-Blasé et le bureau du défunt rédacteur en chef. On y retrouve plusieurs décors, accessoires, maquettes, costumes et œuvres originales. La pièce la plus importante et imposante est sans doute celle avec The Concrete Masterpiece, l’œuvre de l’artiste incarcéré Moses Rosenthaler et réalisée par le vrai artiste Sandro Kopp. Être face à une telle pièce vous coupe le souffle.

Je n’ai jamais passé autant de temps dans une exposition, à scruter chaque détails. C’était une expérience à part entière qui en plus se terminait dans Le Sans Blague. Car oui, pour l’exposition, ils ont recréé le set du café pour une parfaite immersion dans la tête de Wes Anderson. Seul bémol, les tasses et soucoupes n’étaient pas à vendre!

Les films de Wes Anderson, tu aimes ou ce n’est pas ton genre?

Wes Anderson: The French Dispatch

Exposition au 180 Studios

Du 15 octobre au 12 décembre 2021

Prix: £10

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